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First run in darkness

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Message par Troy Hardy Mer 5 Juil - 10:08

Le rayon de soleil perce la fenêtre de la chambre dans laquelle je suis allongé. Sa chaleur m’éveille d’un sommeil peuplé de cauchemars. Le bourdonnement qui me file la migraine depuis plusieurs jours reprend aussitôt. Putain de pays du soleil levant.  

J’essaie de bouger, mais mon corps est endolori et ankylosé. J’essaie alors de rassembler mes derniers souvenirs.

La fuite désespérée dans la jackrabbit, le fourgon blindé qui surgit d’une rue perpendiculaire et percute mon véhicule pour m’envoyer m’écraser contre une autre voiture. Le choc brutal. Puis mon pied qui tape contre le parebrise étoilé afin de me libérer de ma cage de métal froissé. La douleur dans mes côtes. Les samouraï rouges de Renraku qui descendent du fourgon pour mettre un terme définitif à mon supplice. L’explosion qui les envoie bouler dans tous les sens avant de m’aveugler pour quelques secondes. Le parebrise qui rompt enfin pour laisser la place à un nain perché sur le capot de la jackrabbit qui me tend la main.

- Si tu veux vivre, suis-moi gamin.

Ma main qui se tend vers la sienne pour m’extraire du véhicule. Notre course vers une autre camionnette à une vingtaine de mètres de l’accident. Une femme à la peau bleutée et aux oreilles pointues, telle que je n’en avais jamais vu, qui mitraille à tout va les soldats de Renraku pour nous couvrir, avec deux drones volants qui appuient son effort. Au volant, un jeune  japonais qui a le regard perdu dans le vide, sûrement en rigging. A l’arrière du van, une asiatique de la quarantaine  en débardeur et aux bras entièrement tatoués qui m’aide à monter.

- Par tous les Kamis, Requiem, il a pas encore de poil au menton, ton corpo !
- Fermes-là, Amaterasu, lui rétorque le nain. Starlight, on décolle.

Une deuxième explosion qui m’éblouit et la porte du van qui se referme sur les ténèbres de l’habitacle. Je réalise que la femme à la peau bleutés nous a rejoint quand mes yeux s’habituent enfin à la pénombre. Elle a des cornes qui partent de son front !

- Qui… qui êtes-vous ? dis-je complètement hagard, la respiration sifflante.

Sans réponse, la femme en débardeur appuie ses doigts sur mon flanc et m’arrache un cri de douleur.

- Deux côtes fêlées, mais les organes ne sont pas touchés, dit-elle froidement. Par contre, je peux pas traiter ici.
- Compris, dit le dénommé Requiem. Starlight, on en est où ?
- On a une longueur d’avance sur les drones de la NTMP, mais ça va pas durer.

Un choc à l’arrière du véhicule vient confirmer les dires de notre conducteur, et m’envoie valdinguer le flanc contre la paroi du SUV. Douleur intense. Noir total.

Et me voilà dans cette chambre au mobilier fonctionnel :  quatre matelas posés à même le sol et deux chaises : pas de fioritures. Je me redresse pour m’asseoir, et porte une main sur mon flanc encore douloureux, mais bandé. Le sol de métal est froid sous mes pieds nus.

- Des runners, me dis-je doucement.

Je viens d’être victime d’une extraction, comme cela se murmurait craintivement entre cadres corpos de Renraku. Mais pourquoi moi ? La même question qui me hante depuis que j’ai compris que Masumi était encore en vie. La même question, sans aucune réponse. Les dernières semaines ont ressemblé à un calvaire : obligation de rester en mouvement, d’effacer mes traces, d’essayer de disparaître pour espérer un jour retrouver Masumi.

Jusqu’à ce qu’ils me retrouvent une nouvelle fois, et me poussent dans cette folle course-poursuite dans les rues de Néo-Tokyo avec cette issue improbable : finir entre les mains de Runners.

Je la repère alors, l’œil rouge de la caméra qui m’épie. La frustration accumulée se fige en colère contre cette situation incompréhensible. Le bourdonnement se fait plus fort dans ma tête, que je prends entre mes mains.

Des lignées de chiffres, de codes. Par milliers. Je plonge ma main dans l’un d’entre-eux, comme pour donner un coup de poing. Parce que j’en veux à la destinée qui m’a conduit ici, qui m’a privé de ma seule source de joie depuis mon arrivée dans cette ville. Qui a détruit la vie que je voulais me construire.

Le bourdonnement reflue. Sans vraiment disparaître, comme depuis plusieurs semaines. A bien y repenser, ça a commencé peu après la disparation de ma bien-aimée.

Je regarde à nouveau la caméra. L’œil rouge s’est éteint.

Je sursaute lorsque la porte de la chambre s’ouvre. La femme bleue qui défouraillait à tout va contre les samouraïs de Renraku passe la tête avec un sourire goguenard.

- Hey le gaijin, plutôt que de niquer notre matos, viens prendre un thé.

Sans rien ajouter, elle s’éloigne dans le couloir au bout duquel j’entends une conversation. Pas vraiment d’autres options que de la suivre après avoir enfilé un tee-shirt trop petit qui traîne sur une chaise. Mon arrivée dans une sorte de salle à manger décorée locale fait taire une conversation autour d’achats pour rénover un SUV. Assis en tailleur autour d’une table basse, le nain qui m’avait sorti de la Jackrabbit me considère mi-amusé, mi-curieux. La femme aux bras tatouées s’affaire à préparer un thé brûlant. La femme, changelin ?, qui est venue me chercher dans la chambre s’appuie alorscontre une porte en croisant les bras, sans se départir de cet air goguenard. Enfin, je jeune homme qui officiait comme chauffeur semble absorber par son comlink, mais m’adresse tout de même un regard plein de curiosité.

C’est le nain qui s’adresse à moi en premier :

- Tu pousses mon hospitalité jusqu’à piquer mes tee-shirts, mec. Ca se fait pas dans notre univers. Voici Starlight, dit-il en montre le rigger. Ca c’est Katsune, en montrant la femme bleue. Et là c’est là c’est Amateresu, en désignant celle qui pose un plateau avec cinq tasse japonaise pour le thé. Et moi, Requiem. Bienvenue chez nous, Troy Hardy.

Je reste interdit, laissant le silence durer quelques secondes, avant que le nain ne reprenne.

- Assis-toi, fils, il faut qu’on parle…

Troy Hardy

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Message par Faust Ven 7 Juil - 14:59

Les brumes de ton cerveau commencent à refluer comme les vagues sur Baker Beach, alors que tu peines encore à détailler la scène de ce Nain à peine plus petit que toi. Les embruns d'encens qui flottent dans la pièce et le Thé que la femme tatouée est en train de servir donnent presque un aspect mystique et irréel à la scène, à moins que ce ne soit le signe d'un traumatisme crânien...

Alors qu'il te présente son équipe, tu remarques plusieurs détails, sans que ton esprit sache pourquoi tu t'y attaches : Les tatouages noirs en forme de flammes qui recouvrent totalement les bras de la japonaise quadragénaire, le casque "oldschool" sur le cou du jeune chauffeur, ou le T-Shirt noir de l'album Fuck the Corps des Warpigs (un vieux groupe de Tribal Grindcore Ork que tu avais écouté une fois à San Francisco) que porte ce que tu penses être une Changelin. Mais alors que l'immense "nain" te souhaite la bienvenue et se rapproche un peu de toi, ton odorat qui a toujours été très sensible hume les effluves de son parfum musqué avec des notes de...Vodka ? Ton regard est attiré par cette veine prégnante sur son cou de taureau aussi pâle que le tiens, et le tatouage juste à côté. Deux partitions en forme d'ailes séparées par un poignard. Étrangement, tu ne peux pas t'empêcher de bloquer sur ce poil grisonnant de sa barbe posé en plein milieu d'un Do dièse de son tatouage, comme une sorte de cow-boy solitaire des anciens films 2D que regardait ton paternel.

T'observant au travers des mèches grises et blanches de cette coiffure punk sauvage, ses yeux bleus-blancs (sûrement des modèles Shiawase x vu la polarisation) te transpercent comme le poignard sur son cou. Il n'a pourtant pas l'air menaçant. Mais après tout, qu'est-ce que tu en sais ? Tu n'as jamais fréquenté de Shadowrunners, et tu n'as jamais connu personne qui en ait croisé et soit en vie pour le dire. Toute cette scène ressemble pour toi à un épisode de série de science fiction. Sa voix grave et râpeuse s'élève à nouveau, sur un ton qui se veut sûrement rassurant, la façon de parler qu'utilisent les japonais pour parler à un bébé. Mais le fond ténébreux de cette voix te tire des frissons de peur :
- ...Bon si ça te dérange pas, on va trancher le blabla habituel. T'es assez intelligent pour savoir dans quelle merde tu es. Oui. On est des Runners. Et oui, on a été engagés pour une extraction. Et putain, ouais, t'es visiblement dans une merde bien dure et bien noire, mec... Même si tu as beaucoup voyagé dans le cadre de ton travail, son accent japonais et l'utilisation d'argot a un je-ne-sais-quoi de je-ne-sais-où que tu n'arrives pas à identifier. Anglais ? Allemand ? Ton cerveau revient à la conversation tandis qu'il poursuit en sortant une cigarette d'un antique paquet chinois jaune et usé : ...Je sais pas pourquoi t'as les gardes rouges au cul. Et pour être tout à fait honnête avec toi, d'habitude je me contrefous comme de mon premier cadavre de qui court après qui et pourquoi....Il marque une pause en allumant sa cigarette avec un...Est-ce que c'est un ancien zippo ? La flamme bleue allume la tige blanche, et le bout incandescent crépite alors qu'il finit par lâcher un large nuage de fumée grisâtre dans la pièce, au grand dam semble-t-il de la femme tatouée qui s'éloigne pour aller s'assoir un peu plus loin. C'est là que tu remarques que tous les yeux sont braqués sur toi, alors que le visage buriné de Requiem se fixe à nouveau sur toi :
- ...Mais tu vois, même si j'ai l'air con en disant ça comme ça, mais faut qu'tu comprennes qu'il y a un code d'honneur, même dans les ombres. Surtout celles-là. Et je vais pas mener mes collaborateurs ici présents, dit-il en faisant tourner sa cigarette pour montrer les autres runners dans la pièce, dans un truc qui va nous péter à la gueule parce que notre employeur nous a caché des choses...Parce que tu vois, apparemment on nous a pas tout dit, et que ça, mec, c'était pas une simple extraction. C'était un sauvetage de ce qui aurait été un assassinat en pleine rue orchestré par une corpo qui cherche même pas à s'cacher. Et quand ça arrive dans cette ville...C'est mauvais signe, même pour des gens comme nous. Alors si cette salope qui nous a engagé nous a menti, ça s'rait un sacré manque de respect. Y a des règles. Et je laisserais pas passer ça. C'est pas bon pour le business... Il marque une petite pause en tirant à nouveau sur la tige incandescente, faisant de ses yeux les miroirs d'une flamme, alors que son visage s'assombrit : Alors dans ton intérêt, racontes nous tout, Troy. Et avant que tu veuilles te contenter de nous fourguer les bullshits corporatistes habituels, réfléchis-y à deux fois, Omae. Réfléchis à ta situation. Parce que si j'entends le moindre mensonge, la moindre contradiction dans ton petit récit de Salaryman, tu dois comprendre que tu vas vite devenir un colis encombrant. Et je suppose que t'es assez intelligent pour te faire une idée ce qui va s'passer ensuite. Rien de personnel. Mais même toi tu sais que les affaires, c'est les affaires. Et là notre affaire, c'est toi. Alors déballes, si tu veux espérer vivre.

Son regard te colle un frisson dans tout le dos, et tu peux ressentir la tension autour de vous de façon presque palpable. Tu ne l'avais pas encore noté, mais tu sens maintenant que malgré le sang-froid sûrement lié à leur profession, ils sont tous tendus, stressés. Tu peux voir dans ton champs de vision périphérique que la fille bleue a remplacer son sourire goguenard par celui d'un film d'horreur, comme si elle n'attendait qu'une chose : te découper avec une tronçonneuse en si petits morceaux qu'elle pourrait donner tes restes à manger aux poissons de la Baie...

Le silence se fait, dans l'attente d'une réponse à une question que tu te poses toi même encore : pourquoi moi ?
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Message par Masika Ven 6 Oct - 6:33

La scène dans laquelle je suis l’un des acteurs aurait tout d’une amicale réunion entre vieux amis, si je ne faisais face à des Shadowrunners, que je perçois comme expérimentés malgré mon peu d’expérience en la matière. Et aussi si je n’étais pas l’objet de leur business, un objet qui vient d’être la cible d’une tentative d’assassinat de l’une des trois AAA japonaises. J’accuse le coup en réalisant quelle est réellement ma situation. Un mort en sursis.

Quand je suis sommé de m’expliquer, une sommation qui masque à peine sa menace inhérente, je reste quelques secondes sans trouver les mots. Je saisis l’une des tasses de thé posée sur la table basse, et la serre dans mes deux mains pour la porter devant mon visage, comme pour laisser la vapeur qui s’en dégage éclaircir les brumes de mon esprit. Par où commencer pour conter sa propre histoire, surtout quand celle-ci est sortie de ses rails pour s’orienter vers le cimetière le plus proche… ?

- Je suis un enfant de Renraku. Je n’ai connu que ça d’aussi loin que remonte mes souvenirs. Je marque une pause, comme surpris d’énoncer à haute voix une réalité à laquelle je n’avais jamais réfléchi. La zaibatsu a veillé à mon parcours scolaire, à mes études universitaires et à mon premier job à Seattle.

Et voilà: une jeunesse résumée en trois phrases. La vacuité de ce constat me saute au visage. Je peine à voiler la soudaine amertume qui s’est emparée de moi.

- Il y a un peu plus de deux ans, j’ai été muté à Néo-Tokyo, dans la filiale Wakkata Software. Je vais résumer cela rapidement  en disant simplement que je me pensais être une étoile montante de Renraku, et que j’ai réalisé à ce moment là que je n’étais qu’un pion sans intérêt. J’hésite sur les mots à venir, et lance un regard rapide vers Katsune et Amateresu. Ce que je vais avancer va leur sembler tellement puéril alors que c’est le moment le plus heureux de ma vie. J’ai rencontré quelqu’un, une jeune femme. Masumi. La façon dont je prononce son prénom en dit long sur ma douleur. Nous nous sommes installés ensemble,et… les mots se coincent dans ma gorge, et je pensais que j’allais enfin réussir quelque chose dans ma vie.

Cette fois-ci, impossible de dissimuler mon amertume. D’autant plus devant un public qui doit me trouver ridicule. Je poursuis pourtant, car je sais que ce sont les évènements suivants qui m’ont conduit ici, à cet instant précis.

- Quelques temps après, Masumi a commencé à avoir des problèmes de santé. Elle avait des pertes de mémoires de plus en plus fréquentes. Parfois, elle parlait comme une étrangère, ou réagissait de manière infantile à des situations du quotidien. Nous en avons parlé aux médecins de Renraku, qui nous ont apporté leur aide. Du moins est-ce que je pensais à l’époque. Cela a commencé par des séances psychologiques, mais la situation s’est aggravée et les médecins de Renraku l’ont alors internée. Cinq jours après son hospitalisation, son décès par rupture d’anévrisme m’a été annoncé. Je ne pouvais y croire. Masumi était jeune, sportive et en pleine santé. Ce n’était pas possible. Mes phrases commencent à s’accélérer, alors que je revis ces dernières horribles dernières semaines. Après le choc de l’annonce, j’ai commencé à fouiller, à me renseigner. J’ai fini par comprendre que Masumi était frappée du SFC, syndrome de fragmentation cognitive.

Je prends le temps d’une gorgée pour ralentir mon débit locutif.

- A bien y réfléchir, c’est à ce moment-là qu’ont commencé mes maux de tête. J’ai d’abord mis ça sur la fatigue. Toute mon énergie était focalisée sur l’objectif d’obtenir la vérité sur Masumi. Et je l’ai retrouvé. Enfin, j’ai obtenu les preuves qu’elle n’était pas décédée, mais avait été enlevée. Je redresse la tête vers les membres de mon auditoire, comme pour leur démontrer l’ironie de cette découverte et de ma propre situation auprès d’eux. Mais plus je m’approchais du but, plus ce que je prenais initialement pour des évènements mineurs de ma vie courante se sont transformés en un cauchemar au jour le jour. Sensations de filatures, fermeture de compte bancaires, toutes ces choses qui ont atteint leur apogée avec l’incendie de mon appartement. J’ai compris alors que la corporation qui m’avait protégée toute ma vie s’était retournée contre moi.

Je marque un nouvel arrêt, conscient que mon récit doit être confus, mais on ne résume pas les derniers bouleversement que j’ai vécu comme dans un roman.

- Mes maux de tête se sont intensifiées, mais… enfin cela va vous paraître ridicule, mais je perçois la matrice dans ma tête. Je peux faire des choses dans la matrice sans avoir besoin de mon comlink. Quand je m’en suis rendu compte, j’ai d’abord cru que j’avais moi aussi attrapé le SFC, enfin qu’une IA tentait d’investir mon esprit. Mais j’ai fait des recherches de ce côté-là, et je crois que je suis un… un Otaku.

Je crains un instant de voir les Shadowrunners s’esclaffer devant cette déclaration, mais leurs visages restent des masques fermés. Devant leur silence mesuré, j’en finis avec leur demande.

- Grâce à ce nouveau don, et à quelques contacts que j’ai pu faire jouer, je me suis caché, avec toujours en tête l’espoir de retrouver Masumi. Quand vous m’avez sauvé, je me reprends, extrait, je tentais d’échapper à des assassins de Renraku. Vous savez tout.

Je fais à mon tour silence, dans l’attente du jugement de mes ravisseurs. J’ai moi aussi plein de questions, notamment sur leur employeuse, en me demandant de qui il peut s’agir, mais je préfère fixer mon regard sur l’insecte qui rampe sur l’extérieur de la fenêtre de l’appartement. Je sais qu’il s’agit d’un micro-drone et je sais que c’est Starlight qui est aux manettes. Je sais aussi ce que le jeune japonais va dire dans la seconde qui vient car j’ai capté la transmission de données entre lui et son jouet.

-Requiem, on est pas tout seul, dit alors Starlight de sa voix fluette.

Masika

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Message par Faust Mer 6 Déc - 12:08

Tandis que tu racontes ta vie entière en quelques phrases, tu sens la nervosité monter dans le reste de l'équipe. Les filles échangent un regard pendant ta pause qui en dit long sur le fait que ton histoire semble les rendre nerveux.

Lorsque ton récit s'arrête et que le jeune asiatique glisse à l'oreille son alerte sur le fait que vous êtes observés, le Nain se lève avec un calme Olympien tout en écrasant machinalement sa cigarette dans le cendrier devant lui avant de lancer :
- Ok, finit la parlote, gamin. On suit le plan. Tiens, prends ça...Dit-il en te tendant un revolver noir au canon assez court avec l'inscription DARRA au dessus de la détente : Tu sais t'en servir ? Sinon, j'espère que t'apprends vite... T'annonce-t-il en enlevant le cran de sûreté et en faisant tourner le barillet avec le pouce avant de le faire tourner rapidement autour de son index comme un cowboy de tridi et te le tendre à nouveau par la crosse. Il lance à l'adresse de la femme Oni : Tu t'souviens de ce qu'on a dit ? Il nous le faut vivant...
L'Oni a un léger sourire en coin, semblant plus excitée par la situation qu'inquiète, contrairement au reste de ses compagnons qui s'affairent nerveusement dans l'appartement :
- Si j'en mange qu'un bout, ça compte ? annonce-t-elle en te souriant de la manière d'un prédateur tout en vérifiant les armes et le package qu'elle vient de réunir.
- Combien de temps Starlight ? Demande Requiem sans relever la remarque de sa co-équipière.
Le jeune homme qui s'arrête une seconde dans sa course dans la cuisine répond après une seconde avec le regard dans le vide :
- Deux minutes...S'ils sont prudents et n'ont pas trop de chance.
- Très bien. Vous savez c'que vous avez à faire. Kat, vous décalez. Maintenant !

L'Oni t'embarque manu militari en te prenant d'une main bleue énorme et t'amène dans une des chambres alors que tu entrevois derrière toi les trois autres en train d'appuyer sur des boutons un peu partout dans l'appartement en réunissant leurs affaires. Arrivés dans la chambre, Katsune réajuste son sac à dos et son fusil d'assaut tout en ouvrant un placard vide. Elle appuie sur une partie invisible sur le côté du placard, et une porte dissimulée dans le fond du meuble s'ouvre, révélant une simple barre métallique au milieu d'un large conduit en briques qui semble mener vers le bas :
- T'y vas en premier, Gaijin..., te dit-elle en te braquant de son fusil d'assaut : Et penses même pas à te barrer ou j'te bouffe les yeux. Allez, bouges !
Tu t'accroches à la rampe et te laisses descendre maladroitement jusqu'en bas, passant dans l'obscurité la plus totale. Après être descendu sur ce que tu penses être une vingtaine de mètres, tes pieds touchent une flaque. Une odeur nauséabonde envahit tes narines. Les égouts ? Voyant au-dessus de toi le corps énorme de l'Oni descendre à toute vitesse, tu t'écartes tandis qu'elle atterrit sur un genou, le fusil devant elle qui allume un couloir étroit de sa lampe torche sous le canon. Elle scrute le couloir avant de se relever et pointant son arme sur toi une nouvelle fois en te poussant en avant :
- Premier couloir à droite. Traînes pas...
Vous vous engouffrez dans un couloir qui se sépare en deux tunnels, un à droite et un à gauche. Tu te diriges vers le couloir de droite où tu peux voir une porte au bout, lorsque l'imposante Oni prend elle à gauche où sa lampe torche allume une autre porte avec un fenêtre blindée d'où tu peux entrevoir des caisses.Tu l'entends souffler d'exaspération tandis qu'elle tape un code sur le digicode à côté de la porte, avant de revenir vers toi et de te faire avancer sur le couloir de droite, tu accroches la poignée qui contre toute attente s'ouvre sans aucun code. Le canon de la Shadowrunneuse t'allume ta destination. Apparemment vous venez de pénétrer dans un réseau de boyaux bien moins entretenus que les couloirs d'où vous venez.

Suivant les indications successives de l'Oni, vous déambulez dans le labyrinthe sous-terrain, le silence entrecoupé de tirades de ton chaperon/kidnappeur :
- Tu peux remercier ta copine...Elle nous a foutu dans une belle merde...
Elle se gratte le menton tout en continuant de t'escorter, t'observant d'un oeil taquin :
- Franchement, ça tiendrait qu'à moi, ton cadavre flotterait dans la baie. Mais Requiem pense qu'on a plus de chances avec toi en vie. J'pense qu'il se plante, mais bon j'suis le muscle, lui le cerveau, alors...
Elle ne semble pas spécialement stressé par le fait que vous soyez poursuivi par une des plus grandes corporations du Japon. Comme si elle avait lu tes pensées, elle ajoute : Ils nous retrouveront pas ici. Ils te cherchent ailleurs. On a cramé toutes les puces RFID que t'avais sur toi et on a enlevé la puce dans ton datajack. C'est les autres qui se baladent avec. En plus, y a pas de plan de c'réseau. C'est ici que les gens "comme moi" on a vécu. Et on est les seuls à savoir comment aller d'un point à un autre de ce labyrinthe. La vie d'rêve, quoi..., annonce-t-elle avec un sourire amer aux lèvres.

Au bout d'au moins 30 minutes à errer dans ces entrailles de roche et de fange, tu finis par te demander si elle n'a pas finalement changer d'avis sur  le fait de te laisser en vie. Soudain tu entends un bruit, et vous vous figez tous les deux. Frottements. Bruits de fouissements. Quelque chose est là, tout proche. Ton sang se glace et ton estomac se retourne. Des légendes sur les sous-sols de Tokyo te reviennent en mémoire. Le Yomi. L'Enfer. Avec toutes ces histoires de Magie et de Métahumains, ta génération a développé des superstitions sur beaucoup d'endroits. Des récits horribles de démons et de choses indicibles dans l'ombre. Est-ce que c'est ça que tu entends. Tu regardes Katsune, son fusil d'assaut pointé vers la source du bruit, plissant les yeux. Les fouissements semblent s'approcher. Un grand bruit de métal contre la roche retentit. Puis plusieurs autres. Ton coeur bat à tout rompre. Les secondes s'égrainent, au rythme des battements de ton coeur. Alors que les bruits approchent, la Shadowrunneuse hume l'air et ferme les yeux une seconde, avant de les rouvrir, légèrement écarquillés :
- Kso...(merde), siffle-t-elle entre ses défenses tandis qu'un air lugubre passe sur son visage alors que tu peux voir de quoi elle parle.

Un visage décharné et rongé avec des yeux aveugles, suivi d'un long bras griffu sort de l'ombre, grattant le mur tandis qu'il avance. Dans son autre main, une barre de fer. Un cuir noir avec un écusson de tête de mort aux dents énormes mordant une cuisse de ce que tu ne supposes pas être du poulet, et deux Kanjis rouges formant le mot Nikushin. Les liens du sang. Mais littéralement "la chair de ma chair". Une allégorie relativement claire.

Katsune plisse les yeux et te tire par le col du T-shirt :
- Recules, doucement, te dit-elle alors que tu en vois arriver deux autres par le même conduit. Tu repenses au carrefour derrière vous, et comme le rat dans le labyrinthe tu cherches une issue, alors que la runneuse t'a fait passer derrière elle et dit d'une voix presque assurée :
- Soka. 'coutez, les koons, j'vivais ici avant. J'suis pour l'inclusion. La discrimination par le régime alimentaire, c'est moche. On a rien contre vous, on va juste s'en aller, tranquillement. J'suis sûr que vous trouverez un autre diner d'ici pas longte...
- Ma chair Kakak..atsune..., dit une voix d'outretombe une autre de ce que tu supposes être des goules. Le visage déformé dans un sourire sans chair autour de sa machoire, ça faisait longtemps...Depuis quequeque tu as tué Raya...Ma comcom...pagne...Tu t'souviens d'elle, pas vrai ?
Le visage de Katsune se ferme, et elle tourne son profil de démon vers toi :
- Le couloir derrière. Prends à droite, puis suis le 269...COURS ! Crie-t-elle. Son cri est instantanément remplacé par celui de son fusil d'assaut, alors qu'une pluie de plomb s'abat sur le petit groupe de créatures dans une pluie de sang, de crocs et de griffes.

La peur tétanise chaque muscles de ton corps dans une mélasse visqueuse. Ton cerveau est en feu et ton estomac te brûle. Tu vas mourir. Fuir, ou combattre. Mais comment fuir quand on a les jambes en coton. Jet d'adrénaline. C'est alors que tu le sens. Ce trésor inattendu dans cette situation désespérée. A quelques mètres, sous un tas d'ordure. Un drone. Un drone de combat. Est-il encore en état de marche ? Il a l'air armé, tu vois le canon noir dépasser du tas de détritus.

Katsune te pousse alors que la situation dégénère au corps à corps :
- BAKAYARO, BARRES TOI PUTAIN, TU VEUX MOURIR OU QUOI ?! Hurle-t-elle alors qu'elle tranche chair et os avec sa baïonnette de canon dans les rangs des assaillants dont le nombre croit encore de l'autre côté du boyau.

Fuir ou combattre. Un dilemme aussi vieux que l'humanité. Une vérité que tu viens de te prendre à la figure en même temps que du sang d'un gang de créatures cannibales.
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Message par Masika Sam 13 Avr - 5:57

J’attrappe maladroitement le pistolet, un HK P60 Tactical. Comment je sais cela ? Car à peine l’arme dans mes mains, les données sur cette dernière ont défilé dans mon cerveau comme sur un prompteur sous Nitro. Pas le temps de m’étonner une fois de plus sur les étranges capacités que je développe, puisque les ordres de Requiem tombent avec une précision chirurgicale.

J’essaie de rester stoïque face à la passe d’arme verbale entre l’oni et le nain à mon sujet, mais m’interroge tout de même sur le sens de l’humour de l’imposante Shadowrunneuse plaisante… D’ailleurs est-ce vraiment de l’humour. Finalement, je préfère ne pas savoir.

De toute façon, elle ne m’en laisse pas le temps quand sa main saisit mon bras pour me traîner à sa suite dans l’une des chambres. Je ne peux cacher mon admiration devant le calme de cette équipe dans une situation qui paraît aussi critique.

- Me barrer pour aller où ? dis-je en réponse à l’invective de ma partenaire de fortune.

*Comment en suis-je arriver là ?* Une nouvelle fois cette énigme sans réponse vient me torturer.

Devant l’astucieux échappatoire, je range tant bien que mal le le pistolet à l’arrière de mon jeans et m’aggrippe à la barre métallique pour me laisser glisser là où elle peut bien amener. Les élément de réponse arrivent rapidement: un sol vaseux et une odeur nauséabonde : les égoûts de Tokyo? Charmant. Ma descente aux enfers semble sans fin. Le temps de m’écarter rapidement et Katsune est à mes côtés.

J’exécute ses ordres sans rechigner, bien conscient que ma survie dépend à présent entièrement d’elle, et nous nous enfonçons bientôt dans un dédale insalubre, éclairé par la seule torche de l’arme de ma "protectrice".

Malgré la peur qui me ronge devant ces ténèbres qui paraissent sans fin, j’écoute avec attention les déclarations de l’imposante changeling.

- C’est quoi cet endroit ? Finis-je par demander doucement lorsqu’elle décrit ce réseau comme un ancien lieu de villégiature.

Sa réponse ne vient jamais, puisque nous nous figeons de concert aux bruits qui nous parviennent des couloirs tout proches. Je déglutis avec difficulté, et instinctivement j’empoigne l’arme dans mon dos. Figé comme ma protectrice, je lutte contre la peur rampante qui risque de me submerger. Lorsqu’enfin la terreur prend un visage, mes jambes manquent de s’effondrer.

- Des goules, dis-je muettement, mes mots restant coincés dans ma gorge.

L’injonction de Katsune devrait me sortir de cette torpeur terrifiée, mais toute énergie semble m’avoir déserté.

*Si je meurs, ils vont me bouffer! *

Cette pensée est comme un électrochoc, le brusque afflux d’adrénaline réveille mon corps. Je dégaine le revolver et commence à reculer vers la direction indiquée par l’Oni engagée dans un combat inégal. Je sens plus que je ne vois le drone dissiumlé dans les détritus. Je ferme brièvement les yeux. Les algorithmes se multiplient dans mon cerveau, mais je repère facilement le codage qui sert d’icône pour le vieux roto-drone MCT-Nissan. Presqu’instinctivement, je recode les données matricielles du drone et en prend le contrôle. Un check à la vitesse de la Matrice et je le sais fonctionnel et chargé de munitions à 65 %. Telle une boule de flipper, le drone sort du tas d’immondice dans le ronronnement léger de ses hélices. Avec une facilité déconcertante, je le positionne aux côtés de l’Oni et son canon se met alors à tourner à grande vitesse pour déverser son venin mortel sur les goules au contact de la Shadowrunneuse. Quel que soit son ancien propriétaire, je le remercie chaleureusement pour ce don inattendu.

- Katsune, vite ! Hurle-je en direction de l’Oni.

Ses réflexes de combattante font magie, et après un dernier tir sur l’un de ses adversaires, elle fonce dans ma direction et me passe devant  avec un :

- Par là !!!

Alors que je m’engage juste après elle, j’entraine le drone à notre suite par contrôle mental.

- 40 % de munitions, ça ne va plus durer très longtemps, dis-je avec un calme dont je suis le premier surpris. Positionné de manière à couvrir nos arrières, le drone continue son oeuvre de mort sur les créatures à notre poursuite.

J’ai entendu parler de l’exaltation du combat, mais je ne pensais jamais connaître ce sentiment. Pourtant, en cet instant entre peur et courage, il est bien là.

Masika

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Date d'inscription : 05/07/2023

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